" Et si tu faisais un article marrant sur l'année du titre?" qu'il me serinait le Dédé avant le week-end. "Mon cul" , je lui ai grosso-modo répondu.
Bien m'en a pris. L'article, le voici. En pièces détachées.
Bien sûr, bien sûr, ce fut sympa, fraternel, émouvant, totalement puciste.
N'empêche, que de zones d'ombre, que de non-dits, trente ans après.
Des exemples ? Allons-y, j'en ai des barriques.
Et d'abord, pourquoi tous ces forfaits en 1ère ligne? La Couche qui n'a besoin
de personne (en tout cas pas de nous) en Harley-Davidson, Jérôme Facelina bloqué dans son poids très lourd, en Italie, Babar, opéré des amygdales...
Et puis quoi encore! Un talonneur, lui, a longuement hésité à venir nous rejoindre chez Christian et Virgine.Son nom: Nicolas Serres-Cousiné, hirsute combattant
des années Casimir. Il aurait pu faire le déplacement de New York, mais il craignait de revoir certains de ses rivaux de l'époque, avec lesquels - comment dire?- il ne se sentait pas tout à fait en phase... J'ai parlé de lui, le premier soir, avec l'humoriste Jérôme Sterling. La réponse, pour une fois, fut lapidaire:" Nicolas Serres-Cousiné? Je vois pas qui c'est..." Nico, t'as bien fait de rester là-bas.
En deuxième ligne, c'est peu de dire que le discours de Georges était attendu. Qu'allait-il
nous inventer ? Un remake de "on va les enculer ces enculés" ? Les rieurs hoquetaient déjà. Que nenni ! Quand Georges se dressa en cette nuit sucrée, au milieu des chants tribaux des antipodes, et qu'il troussa ce compliment à la Ronsard, à destination de Virginie et de toutes les femmes de la création, ce fut comme si la poésïe française du XVIeme siècle ressuscitait sous nos yeux phosphorescents.
On continue ? La troisième ligne. Vaste sujet. Vaste et épineux. Roby a sans doute bien fait de se rentrer le samedi. Car le match à toucher du dimanche a rendu caduques plusieurs de ses anciennes options tactiques. L'équipe de 79 n'a-t-elle pas péchée par un manque de puissance à l'impact de la part de La Goule ? Le placage de Christophe, lors de ce match à toucher, n'a pas seulement fait rouler à terre le pauvre Francis mais beaucoup des convictions de l'époque. Dédé, lui, a eu la pudeur
de ne pas nous rappeler, durant ce week-end, qu'il avait pris une balle en touche, un jour, à Erbani. Ca n'arrive pas souvent (qu'il ne nous en parle pas). N'empêche, Roby, une fois de plus, n'avait pas su déceler ce sens du timing et cette détente hors du commun qui aurait pu lui permettre de hisser ses 172 centimètres, hors talonnettes, bien plus haut que certains double-mètres à la vivacité de myopathe.
Que d'injustices ! Que d'aigreurs, miraculeusement anesthésiées, par l'amitié qui nous unit. J'en sais quelque chose. Car, au poste d'ouvreur, franchement, tous ceux qui partageaient le dortoir de saint-Cricq ont pu se rendre compte des risques pris par Robert quand il titularisait systématiquement Pascal
à ma place. Il passait des pénalités de 67 mètres en coin ? Et alors? Vous l'avez entendu ronfler ? Le groupe devait-il s'exposer, lors des longs déplacements, et de ces nuits à l'hôtel, à des nuisances sonores qui risquait de mettre à mal sa cohésion et son sommeil ? Avec moi, le risque était nul. A la même heure, j'étais sous le bar.
Décidément, ce week-end a laissé beaucoup de questions sans réponse. Carrièrou fait-il encore des mots fléchés quand il prend le train ? C'était pourtant simple de vérifier. "Thierry: de la merde, en six lettres?" Euh... Etrons ... Le PUC aaahh!
Qu'elles étaient belles et dignes ces gueules de trois-quarts, éternels remplaçants, cabossés par les regrets, dans la nuit chalossienne. Dominique, Fred, Gregoire... Tous ceux qui n'ont jamais accédé au Graal, cette année-là, puisque Roby n'en avait que pour Ténade. Connais-tu, Robert, le prix payé par Thierry pour ces saisons interminables où tu tirais sans vergogne sur son organisme ? Un organisme qui avait pourtant attiré l'oeil de producteurs danois, un soir au Who's Bar. Thierry n'a jamais pu passer le casting à Copenhague. Dimanche, il avait match. Encore et toujours. N'empêche, le week-end dernier, le titre du film hantait toujours sa mémoire: " Passe-moi le hareng sauce gravlax, chérie, et met ton string". Je crois que Sterlou l'a vu. Avec Régis.
On pourrait continuer longtemps comme ça, mais faut que je fasse semblant de travailler.
J'en garde un peu pour la prochaine, chez Robert et Ténade, en 2011.
Va falloir faire fort les gars pour égaler Zé et Virginie. Sans déconner, j'ai déjà envie d'y être.
Putain! deux ans...
Henri Haget